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| [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons | |
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Miel - Yuki's boulette no baka - The master of the Gantai - Eoko's fan...
Nombre de messages : 240 Où suis-je? : Ben... dans un pot! Humeur du jour : souvent absente ^^ Date d'inscription : 13/12/2006
| Sujet: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Dim 17 Juin - 14:55 | |
| le titre est une citation d'Ovide.Je m'appelle Edward. J'ai 19 ans. Je suis quelqu'un de tout a fait normal et je vais a l'université Berkeley, en Californie. C'est certes une grande université mais moi, j'y suis entré simplement pour rejoindre une fille, Jane. Et j'en suis amoureux. Elle est jolie, a 19 ans aussi mais elle a sauté une classe, elle est donc mon aînée a l'université. Mais elle possede une chose que les autres jolies filles n'ont pas, une chose que presque personne ne voit... Le premier jour dans cette université a vraiment été le pire de ma vie! Serieusement, comment tous ces eleves font ils pour etre si intelligent? En plus, on a deja des devoirs! Ah... heureusement qu'aux controles on peux garder nos notes*. Les matieres que j'ai choisies sont l'Athletisme, la course, l'histoire ancienne de l'europe, l'anglais, le francais et l'histoire du sport. Que des matieres censées etre faciles! Et pourtant... je galere des le premier jour! C'est pas une vie! Et en plus, Jane est logée de l'autre coté du campus... enfin, normal puisqu'elle est en deuxieme année... mais bon... J'ai trois mecs avec moi dans la chambre, et ils ont l'air plutot simpa. Shin, qui est d'origine japonaise, est entrée sur recommandation et parle l'anglais plutot couramment. John, lui est une tete et est fort en sport... et il est cent fois mieux foutu que moi! Et enfin, Francis qui est une brute épaisse est rentré comme boursier sportif (un peu comme moi, car sans ca, je n'aurais jamais pu rentrer a Berkeley!) Et on est tous les quatre dans les meme cours, excepté Shin qui a, a la place de nos cours de francais, des cours d'anglais renforcé. * Voila une semaine que les cours ont commencé et Shin et Jhon nous aide Francis et moi, énormément pour nos devoirs. Heureusement qu'ils sont la! J'ai enfin croisé Jane aujourd'hui! On s'est salués et elle m'a promis qu'on mangerais bientot ensemble. * Ce matin, alors que je faisait mon footing matinal, j'ai croisé Jane, qui elle aussi courait. Et on a commencé a courrir ensemble, le rêve! "alors ca se passe bien? la premiere année est plutot difficile, il faut s'accrocher. -C va, ca va, et puis les mecs de ma chambre m'aide bien. -Ah oui? Tu es avec Shin et John non? -Comment tu sais ca? -Ben ca a fait le tour du campus que trois beaux gosses et le champion régional de judo soient dans la meme chambre... Je te dis pas les histoires que les filles peuvent bien inventer! -Ah, ah oui? -Ouais... au fait, je dois me depecher, on mange ensemble ce soir? - Ou... oui! -Ok, alors rendez vous a 9h devant la snackerie pres du campus!" Et elle se mit a courrir plus vite et me distanca... les trois plus beaux mecs du campus? Alors... j'en fait parti? Ouahhh.... C'est pour ca que les filles riaient quand elles me voyaient! je croyait qu'elles se moquaient de moi... * "Jane!" Elle était bien la, devant le snack... pour un repas, ca faisait certes un peu pauvre mais en étant étudiant, et en plus moi qui était boursier... je ne pouvais lui offrir mieu, et elle le savait. Cela faisait a peu pres 15 ans que nous nous connaissions... elle vivait assez loin de chez moi mais allait a la meme maternelle, au meme primaire, puis au meme college... et je l'ai suivi au lycée et a l'université. Je me suis rendu compte que je l'aimais en primaire je crois... Et puis chacun a eu ses aventures... et je suis devenu son meilleur ami et confident. Jane a un espece de charme indescriptible. Elle est brune, a les cheveux plutot long, un corps athlétique, une poitrine... normale. Ses yeux sont dorés... avec des pointes d'argent... ce sont les yeux les plus riches que j'ai jamais vu, autant en expression qu'en couleurs! Elle pétille, respire la vie... quand elle marche, on dirait qu'elle danse... fluette et légere... elle est pour moi la plus belle femme que j'ai jamais vu. Car maintenant c'est une femme, et pourtant elle n'a fait que gagner par rapport a l'adolescence. Aujourd'hui, elle porte une robe ornée de motifs ovales tantot gris tantot jaune. Deux boucles d'oreilles différentes, l'une d'or, l'une d'argent ce qui donne a ses yeux une sorte de sauvagerie animale... comme des yeux de loups. *ce n'est pas valable partout en Amérique mais la plupart du temps les elves ont le droit d'avoir leurs cahiers lors des controles. | |
| | | moi San
Nombre de messages : 42 Age : 31 Où suis-je? : France Humeur du jour : happy Date d'inscription : 19/01/2007
| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Jeu 21 Juin - 1:02 | |
| Jaime vraiment beaucoup cet extrait! Une suiiite? | |
| | | Drogna San
Nombre de messages : 32 Age : 30 Où suis-je? : Donjon Naheulbeuk Humeur du jour : a chier Date d'inscription : 31/12/2006
| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Ven 22 Juin - 19:57 | |
| moi aussie je trouve que dès la première ligne l'histoire est attachante ! Bravo !! | |
| | | Miel - Yuki's boulette no baka - The master of the Gantai - Eoko's fan...
Nombre de messages : 240 Où suis-je? : Ben... dans un pot! Humeur du jour : souvent absente ^^ Date d'inscription : 13/12/2006
| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Sam 7 Juil - 23:16 | |
| "Hey! comment vas tu depuis ce matin? -Ca va ca va. Tu es une vrai beauté ce soir! -Merci" Elle rougit alors. Chacun de ses gestes et mots s'imprégnaient en moi comme une tache de vin sur un T-shirt blanc (remarque de Miel: romantique c'te phrase nan? loool c'est ca les hommes!). Il fallait que je lui dise... "Euh... Dis, je voudrais te parler... euh... enfin... -Oui? -Tu saurais si... enfin, tu pourrais me dire si... euh... Est-ce que tu... enfin... -Oui? -Tu sais si Shin est libre?" Mes yeux qui s'était agrandis pleins d'espoirs se firent soudain ebloui d'une lumiere noire. Je ne voyais plus rien, plus rien que le noir. Quand la lumiere fit frémir a nouveau mes pupilles, Jane secouait la main devant mes yeux. Paniquée, et aussi blanche que moi. "Tu te sens mal? -Je t'aime Jane." La surprise. Pour elle et pour moi. Je l'avais enfin dit. Et elle ne m'aimait pas. "Ed... -Ne dis rien. Oublie ca. Shin est libre. Je rentre. Je... Je me sens mal... -Ed!" * Je me frappais la tête! qu'est-ce que je peux être c*n, merde! Tout a coup, sonnerie de portable. Je regarde l'écran: Jane. 1 fois, 2 fois... 5 fois... et alors que pour la sixieme fois je me réatend a voir son nom, c'est "Emy" qui apparait. Emy est ma petite soeur. Elle a 16 ans. Et... c'est un cas difficile. En tout cas, me voila qui déccroche: "allo? -Ed... Ed... je vais mourir... -Quoi? -Ed... James m'a quittée... -Emy... ne... ne t'en fais pas, il ne sait pas ce qu'il fait c'est tout... -Il a dit qu'il ne m'aimait plus! Et il l'a dit devant ses amis! -Mais Emy... -Je suis au bord de la fenetre Ed, j'ai peur... -Emy! Descend! descend je t'en supplie! pas ca! pas pour lui! il ne te méritait pas!" C'est fou comme l'on ressort des préjugés dans ces moment la. La tete vide on se demande quoi faire. Comment l'aider. Quels mots... alors que quand on se l'imagine, on sait toujours quoi dire. "Ed. C'est l'homme de ma vie. Le seul. L'unique. Il n'y en aura pas d'autre. Je le sais. Je le sens. Tout ce qui est lui coule dans mes veines. Sans lui, je n'ai plus la force... -Mais Emy! tu n'as que 16 ans! -Oui. Mais je le sais. Nous nous sommes peut etre rencontrés trop tot. Peut etre que je l'aime trop. Mais ca ne peux pas exister, pour moi, un monde sans lui... -Mais et moi, un monde sans TOI Emy, c'est quoi? -Je t'aime grand frere." Tû tû tû tûûûûûuuuuuuu.... * Dans les films, il pleut toujours lors de la mort d'un proche. Ce jour la fut un jour de grand soleil. A supposer qu'Emy était un ange. La pluie c'est moi qui la fabriqua. Quand elle a raccroché, j'ai couru du plus vite que j'ai pu jusqu'a la maison. 10 km. La sueur salée coulait le long de mon visage et imprégnait mes levres, accompagnée de mes larmes. Arrivé devant la maison... Le parvis... Le sang coulait du parvis au trottoir. Et la, ma soeur gisait. Elle avait sauté du troisieme étage et s'était envolée pour la derniere fois. Je tombais a genous et l'enlacais, oubliant de sang, oubliant qu'elle était dans un sale état, me souvenant seulement que son corps était le sien, et qu'il était encore tiède entre mes bras. C'est ainsi que je pris les derniers gouttes de la chaleur de ma soeur en la gravant en moi. Pour toujours. Les larmes. Mes cris. Ou plutot mes hurlements. Je ne voyais plus rien. Plus rien qu'elle. Je n'entendais plus rien. Je m'entendais juste hurler. hurler son prénom. Hurler ma négation. Elle n'avait que 16 ans! Elle avait dit "le seul", "l'homme de ma vie"... Que de mots lourd de sens pour son age. Au final, rien qu'un homme. Qui l'avait poussée au suicide. Le jour de l'enterrement de ma soeur, j'avais toujours l'impression de serrer entre mes bras son corps... son cadavre. J'avais longuement vomi dans le jardin, apres l'arrivée de l'ambulance. Et pris tout de suite sans pincette par les inspecteur, j'avais du faire ma déposition. Identifier le corps avait été confié a mon père. Un grand gaillard. Mais qui ne s'effondrerais pas a la mort de sa fille? Ma mere n'etant plus la, il se retrouva avec pour seule consolation son fils, tout aussi désépéré que lui. Le cerceuil déscendit lentement dans la tombe. Sur la dalle de marbre que l'on avait faite installer, on pouvait voir une photo de ma soeur, la plus jolie que l'on possédait. Encadrée de ses cheveux blonds bouclés, elle souriait, réspirait la joie de vivre. C"était le jour ou elle avait commencé a sortir avec James, et elle avait 13 ans. Ses yeux bruns rieurs semblait nous regarder encore, et elle semblait sourrire de voir son propre cerceuil descendre lentement sous terre. En dessous nous avions fait graver "Emy... Sois au ciel avec la certitude que tu resteras a jamais dans le coeur de ceux qui t'aime." James était venu a l'enterrement, et au moment ou il vint nous serrer la main a moi et mon père, je l'abatti violement d'un coup de poing. Il avait mon age, mais n'était pas bien bâti, et mon coup de poing lui brisa deux côtes. Mais je savais, au plus profond de moi, que meme si je prenais le plaisir de le tuer, ma fantaisie ne ramenerait pas ma soeur chez moi. | |
| | | moi San
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| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Ven 27 Juil - 0:42 | |
| Mais il lui arrive que de la merde a ce pauvre petit :s Je le plains... SUper Histoire!! Bravo! | |
| | | Miel - Yuki's boulette no baka - The master of the Gantai - Eoko's fan...
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| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Mar 25 Sep - 20:57 | |
| Jane s'approcha pour l'aider a se relever. Puis elle serra la main a mon pere et m'embrassa sur le bord des lèvres. Avait-elle fait exprès? Toujours est-il que mon père et moi rentrâmes bien après tout le monde, restant encore plusieurs heures auprès d'Emy. * J'aurais voulu rester chez moi. Mais j'allais y perdre ma bourse. Et je ne pouvais pas le permettre. Quelquepart, pour elle, je voulais réussir cette année. Arrivé a Berkeley, mes amis ne savaient pas comment régir. C'est vrai, quel parti fallait-il prendre, au fond? La tristesse ou la colère? Et pour eux, le naturel ou la compassion? Toujours est-il que nous sommes allés en cours. Silencieusement. * J'allais rentrer dans ma chambre quand j'ai recu son appel. Celui de Jane. Elle me demandait de la rejoindre devant le snack... | |
| | | moi San
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| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Mer 26 Sep - 22:50 | |
| Oh ben alors^^ Une suiite!! on l'attendait presque plus dis moi!! Toujours Aussi Genial (l) BRaVo MieL aGaiiN ^^' | |
| | | Miel - Yuki's boulette no baka - The master of the Gantai - Eoko's fan...
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| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Jeu 4 Oct - 21:04 | |
| A peine elle me vit, elle me pris la main et m’emmena à travers le petit bois mitoyen au snack. « Viens. » dit-elle. La suivant, elle me mena vers un petit bosquet et m’embrassa, clairement et directement, sur la bouche. J’avais envie de céder à la tentation. Je cédais. Je la voulais. Même si je savais que son acte n’était finalement motivé que par la pitié. « Tu me veux ? Je m’offre à toi. - C’est la pitié qui te motive ? - Je me suis rendue compte que je t’aimais. » Ces mots que j’avais tant attendu déchaînèrent en moi un élan d’excitation. Mon sexe se raidit et je la poussais contre un arbre. Je l’embrassais d’une manière plutôt agressive mais elle se laissait faire. Je déboutonnais son imperméable quand elle m’interrompit : « Pas ici. Allons à ma chambre, les filles ne sont pas là ce soir. » Je la suivais et pénétrait pour la première fois au dortoir des filles de Seconde année. Leurs murs étaient en lambris beige tandis que ceux du dortoir des hommes étaient blancs. Elle avait sa chambre au troisième étage et la partageait avec Dot, Jenny et Kate, trois filles du même type qu’elle : belles et intelligentes. Elle ouvrit la porte et je la poussais sur le premier lit que j’avais vu. Finissant de déboutonner son imperméable, je découvrais un débardeur vert – ma couleur favorite. Je le lui retirais. Les yeux secs et le cœur battant, elle enleva mon pull et mon T-shirt et commençait à déboutonner mon jean. Délicatement, je dégrafais son soutien-gorge et passait tendrement ma main sur son dos, puis sur sa poitrine, sa peau douce sous les caresses de mes doigts rêches semblait s’embraser. Je passais ma main dans son jean. Chacun avait eu ses expériences, même si j’étais sûrement le seul à avoir tant rêvé de cette union. Nous n’étions pas deux innocents, découvrant un corps de l’autre sexe, ce qui fit de notre relation quelque chose de simplement bestial, presque inhumain. Je voulais tant l’avoir, que quand je la pris, ce fut violemment, mais cela ne m’excitait que plus. A la fin de notre union, étendue sous moi, respirant à une allure irrégulière, j’avais la sensation d’enfin la posséder. « Tu pleures ? » Elle avait les larmes aux yeux et le regard perdu dans le vide. « Je ne peux pas te donner plus, pardonne moi. Je voudrais tellement, t’offrir tout ce que je possède, mon âme et mon cœur… Ed… Tu es bien le seul à les mériter… Mais je suis désolée… je ne peux pas te donner plus… » Je m’assis sur le bord du lit. La posséder physiquement ne me suffirait plus. Je voulais qu’elle se donne entièrement a moi. « C’était de la pitié alors ? - Non… Je… - Pas de problèmes, je le savais. Ca ne change rien à ce que j’éprouve. - Ed… - Je remercierais ma sœur alors. » Je me relevais et boutonnait mon pantalon. Ces mots là, j’aurais voulu ne jamais les dires. Lourds de sens, impitoyables, ils marquaient plus du mépris que de la satisfaction. Après tout, j’avais bien eu ce que je voulais, non ? | |
| | | moi San
Nombre de messages : 42 Age : 31 Où suis-je? : France Humeur du jour : happy Date d'inscription : 19/01/2007
| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Sam 6 Oct - 1:55 | |
| Mais le pauvre Eddy chou ... :s Un frisson de ouf en lisant ce passage; un atroce degout. BRAVO. Suiite (l)? | |
| | | Miel - Yuki's boulette no baka - The master of the Gantai - Eoko's fan...
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| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Jeu 18 Oct - 17:49 | |
| Je m’étais dirigé le cimetière, un pack de bière à la main. J’avais quitté Jane sans un mot. Elle était encore allongée, la tête enfouie entre ses bras, pleurant, lorsque j’étais parti. Je marchais entre les tombes, sans y voir clairement. La lune n’en était qu’a son quart, et la luminosité n’était pas des plus merveilleuses. Mais, sa tombe, je pouvais la reconnaître, de jour comme de nuit. Je m’asseyais sur la dalle froide. « Ca va bien aujourd’hui ? » Je posais cette question sachant que je n’aurais aucune réponse. Forcément. Et le silence, pesant et immatériel me donna raison. Je décapsulais alors une des bières et en bu quelques gorgées avant de m’adresser de nouveau à la tombe : « A la tienne petite sœur ! Tu sais quoi, grâce à toi, j’ai enfin pu me faire Jane. Du sexe gratuit pour me consoler. C’est super non ? » Je brisais la bouteille sur la tombe d’à côté. Trois entailles verticales. Ma mère m’avait appris qu’on ne pouvait pas mourir en s’ouvrant les veines comme le faisait la plupart des gens, en s’entaillant horizontalement le poignet. Quand bien même on saignait, l’hémorragie pouvait facilement se stopper, d’une pression. Aucun risque de mort. Si l’on voulait réellement mourir, il fallait s’entailler le poignet de façon verticale, en trois points différents et sur au moins un centimètre de profondeur. « Et si je te rejoignait ? » A jeun, complètement clair, la douleur qui m’emplissait le crâne semblait pourtant sur le point de le faire exploser. Juste la douleur, rien d’autre. Tout cela me motivait pour me donner l’ultime autosatisfaction que je pouvais m’offrir : mourir. Je pris en main l’un des morceaux de verre et commençait lentement à m’entailler. Je ressentais la douleur dans un espèce de brouillard flou, déchirante et pourtant reposante. La première entaille venait d’être faite. Profonde de bien plus qu’un centimètre, longue d’au moins cinq… je l’admirais. Le sang commençait à couler en trop grande quantité et ce sombre endroit ne m’aidait pas pour voir clairement. Il m’était désormais impossible de distinguer de façon assez satisfaisante ou enfoncer le tesson pour engendrer les deux autres entailles mortelles. Je tombais, m’étalant sur la dalle froide. Cette perte incongrue et anormale de sang, en plus du fait que je ne m’étais pas nourri me faisait faire une chute de tension. Mais peut m’importait, alors, rapidement et de façon indécise, j’ajoutais cinq autres entailles à mon poignet gauche, le lacérant. La tête appuyée sur cette pierre glacée, j’entendais en écho les battements de mon cœur et mes yeux suivaient le fluide rouge qui s’écoulait de mon poignet, en rythme, pour former une flaque noire et visqueuse. Mon esprit divaguait. J’avais l’impression de quitter ce corps. Allais-je tout oublier ? La réincarnation existait-elle ? Ah, non, les suicidés n’y ont pas accès. Puis ce fut un grand flash blanc.
*
On peut détester quelqu’un au premier coup d’œil et on peut aussi tomber amoureux de quelqu’un au premier regard… Quand j’ai rouvert les yeux, c’est elle qui a empli ma vision. Des boucles blondes, des yeux bleus. Plein de taches de rousseurs, son visage faisait enfantin. Je n’étais pas mort. Et c’est le second constat que j’ai fait. « Enfin réveillé ? » Une voix douce, claire. Un peu roque peut-être pour une femme, mais assez calme et platonique pour un esprit comme le mien qui n’avait pas besoin de brutalité. « On vous a sauvé. Je ne suis pas sure que c’est ce que vous désiriez, mais le gardien du cimetière vous a retrouvé seulement quelques minutes après votre évanouissement ce qui fait que nous avons pu vous prendre en charge assez rapidement pour vous permettre de survivre. Par contre, vous ne pourrez plus utiliser votre main gauche si vous ne faites pas énormément de rééducation. Du plus, certains nerfs sont trop abîmés, vous aurez des difficultés de mobilité toute votre vie. » Je la regardais. Je ne pouvais pas bouger de toutes façon. Alors seul mes yeux suivaient ses mouvements disgracieux autour du lit. Saccadés, ils étaient sans cesse gênés par tel ou tel objets. « Au fait, je suis Erin. Sonnez moi au moindre soucis. » J’attrapais directement la sonnette et je balbutiais quelques mots qu’elle ne compris pas. Elle m’intima alors à dormir. C’est ainsi que nous nous sommes rencontrés, au cours de nos suicides.
*
Chaque jour de plus était une douleur pour moi. Un jour de plus dans cette vie. Personne ne me rendait visite, mais cela ne me dérangeait pas. Peu à peu, je reprenais malgré tout des forces et je pu enfin lui parler. « Quel âge avez-vous ? » Elle ria à la façon des enfants, d’un rire pur et merveilleux. « Ce n’est pas une chose qu’on demande à une dame voyons ! - Qu’est-ce qui vous fait tenir ? » Là-dessus son air content se transforma en un visage fermé et strict et elle sorti de la chambre. | |
| | | Miel - Yuki's boulette no baka - The master of the Gantai - Eoko's fan...
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| Sujet: Re: [Nouvelle] Sous le doux miel se cachent de cruels poisons Dim 3 Fév - 18:31 | |
| *
Elle avait fini par cesser de me bouder. Mais je ne m'aventurais plus à lui poser des questions du genre. Shin avait fini par me rendre visite. Il n'avait appris que récemment que j'étais ici. Il ne posait pas de questions. Telle une bonne ménagère, il me pelait des pommes et me faisait la conversation. Chaque week-end, nous passions ainsi des heures ensemble. Il me donnait des nouvelles des autres, mais jamais de Jane. Jamais son nom ne fut prononcé en ces longs mois d'hiver. Je me demandais s'ils étaient ensemble maintenant. J'avais mal de penser cela, mais je ne pouvais m'en empêcher. Juste parce que chaque mot qui contenait l'une des lettres de son prénom me faisait penser à elle. Un matin, j'entendis les sirènes. D'une ambulance. Fait habituel mais, pourtant, cette fois, je sentis une palpitation violente en mon cœur. Puis un arrêt. Comme si il venait de perdre sa raison de battre. Un médecin entra alors en trombe dans ma chambre, et, aboyant à mon infirmière de me déplacer dans le couloir, il me dit sèchement qu'il allait me déplacer pour libérer cette chambre, la plus proche des salles de réanimation et faire face à un accident de la route impliquant deux personnes. Erin, m'emmena dans une chambre ou il n'y avait personne. Elle s'assit au bout de mon lit. « Shin Naki et Jane Gatte. Tu les connais, n'est-ce pas ? - Mes meilleurs amis. Pourquoi ? - L'accident ... - Non. » Elle me prit dans ses bras. Ma tête appuyée sur son ventre, j'étais incrédule. Pourquoi moi ? Pourquoi Dieu me privait-ils de tous ceux que j'aimait ? La salle de réa ? Il n'y a qu'une infime chance qu'ils en sortent sans avoir les pieds devant. L'infime chance que j'avais eue. Mes mains grimpèrent le long de son dos et j'enfonçais mes doigts dans le tissu, cherchant un quelconque appui, un acte qui me provoquerait un sentiment de sécurité, comme à la recherche de sa peau, d'amour. La violence avec laquelle je l'enserrais la fit tressaillir. Mais elle ne recula pas. Les larmes, amères, rudoyaient mon visage. Je trempais petit à petit sa blouse blanche d'infirmière, d'incompréhension, de douleur, de peine... Serais-je le seul qui resterait, au final ? Les mauvaises herbes sont celles qui sont les plus dures à faire partir, non ? Mes mains enfoncées dans son dos. Les siennes tendrement posées sur ma nuque. Nous restâmes ainsi un temps qui me parut infiniment long, mais infiniment plein. De tendresse. Cette tendresse que je quémandais depuis ma tentative de suicide, mais que personne ne m'avait donnée, jusqu'à présent. Cette affection féminine. Mon meilleur ami et la femme que j'aimais risquaient de ne pas s'en sortir, pour avoir voulu venir me voir. La culpabilité m'envahi bien plus que je n'aurais pu l'imaginer jamais. L'amour me transperça le cœur aussi sûrement que s'il s'était agit d'une lame de poignard chauffée à blanc, vidant tout à coup ma réserve de larmes. Les yeux asséchés, je relevais la tête vers Erin. Au même moment, elle baissa les yeux vers moi, et dans un élan de désespoir infini, je tendais le cou en avant l'embrassant le plus tendrement du monde.
*
Elle avait administré dans ma perfusion une dose de somnifères pour que je m'endorme sans troubles, en attendant que deux des êtres les plus chers à mes yeux puissent s'échapper du bloc. Vivants. Mes yeux papillotaient. Environ cinq heures venaient de passer depuis que je les avais clos. | |
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